Élever les enfants
PRIMUM NON NOCERE - D'ABORD, NE PAS NUIRE
Cette phrase extraite du Traité des épidémies attribué à Hippocrate (410 av.J.C.) : Faire du bien ou, au moins, ne pas faire de mal, est tout aussi utile et vraie en éducation qu'en médecine. Et il arrive en éducation qu'en voulant faire bien, on fasse du mal.
Mise en danger
Les premières maltraitances à proscrire, et les plus évidentes, touchent aux sécurités élémentaires : alimentation saine, hygiène impeccable, conditions de repos et de sommeil, sécurité affective, etc. Bien sûr, éviter ou sécuriser les activités à risque, éduquer aux nécessaires précautions, quotidiennes ou exceptionnelles, etc. Il ne s'agit pas de tout proscrire, on ne vit jamais sans risques, ni d'apeurer les enfants au point de les inhiber, ce qui est aussi une maltraitance, mais d'éduquer à la gestion attentive des risques.
Humiliation
On se dit parfois "c'est pour son bien", mais cette phrase accompagne souvent des humiliations qui ne font aucun bien : paroles dévalorisantes ou infantilisantes, voire insultes, châtiments corporels à bannir absolument, quel que soit l'âge de l'enfant, remarques ou punitions cruelles, voire maltraitances caractérisées du genre "totémisation" chez les Éclaireurs, bizuthage, corvées absurdes, etc. Éduquer, c'est appeler à grandir, jamais à régresser !
Perfectionnisme
Une idée fausse de l'éducation laisse entendre que l'enfant, le jeune, est un être imparfait à perfectionner, comme si les adultes étaient précisément des humains parfaits et achevés ! Cela amène à ne voir chez l'enfant que des imperfections, des insuffisances, des défauts à corriger. On oublie alors que pour réussir, il faut d'abord essayer, tâtonner, échouer, recommencer, ou abandonner en attendant de nouvelles aptitudes. Les programmes scolaires sont ainsi souvent "en avance" par rapport au développement normal d'un enfant à l'âge considéré. En montant en épingle le négatif, en enfermant dans l'échec, on "éduque à l'envers", car ce sont les regards positifs, les encouragements qui poussent à se dépasser, à se développer.
Autoritarisme
Pour qu'une décision, une orientation, un choix, soient solides et persévérants, il faut qu'ils soient pleinement acceptés et reconnus comme justes. S'ils sont imposés sans fondements, voire avec le désir plus ou moins lucide de l'adulte d'imposer un pouvoir personnel abusif, l'enfant se soumettra peut-être, fut-ce temporairement, mais l'acte éducatif sera négatif. Éduquer c'est donner les moyens de l'autonomie, les éclairages pour des choix personnels, les guides pour connaître les buts et les bornes des chemins qui s'ouvrent devant l'enfant.
Assujettissement
Il est hélas ! des nuisances éducatives gravissimes, souvent punissables par la loi, qui transforment l'enfant en sujet, voire en esclave, d'un pouvoir adulte abusif ou pervers. On pense aux actes pédophiles, à la prostitution des mineurs, à l'enrôlement d'enfants soldats… Mais il y a des cas plus ordinaires, et plus fréquents, d'abus de pouvoir d'adultes qui, forts de leur position dominante, satisfont leur désir pervers de pouvoir absolu, de domination sans discussion. Soumis à la violence physique ou psychologique, ces enfants sont condamnés à la sournoiserie pour survivre, ou à la violence en retour.
Tant que des individus regarderont les enfants comme des sous-humains à dresser, nous devrons veiller à répéter le simple et juste précepte primum non nocere !
Michel SEYRAT
Cet article a été publié par "AZUR-INFORMATION" de Septembre 2016
Cette phrase extraite du Traité des épidémies attribué à Hippocrate (410 av.J.C.) : Faire du bien ou, au moins, ne pas faire de mal, est tout aussi utile et vraie en éducation qu'en médecine. Et il arrive en éducation qu'en voulant faire bien, on fasse du mal.
Mise en danger
Les premières maltraitances à proscrire, et les plus évidentes, touchent aux sécurités élémentaires : alimentation saine, hygiène impeccable, conditions de repos et de sommeil, sécurité affective, etc. Bien sûr, éviter ou sécuriser les activités à risque, éduquer aux nécessaires précautions, quotidiennes ou exceptionnelles, etc. Il ne s'agit pas de tout proscrire, on ne vit jamais sans risques, ni d'apeurer les enfants au point de les inhiber, ce qui est aussi une maltraitance, mais d'éduquer à la gestion attentive des risques.
Humiliation
On se dit parfois "c'est pour son bien", mais cette phrase accompagne souvent des humiliations qui ne font aucun bien : paroles dévalorisantes ou infantilisantes, voire insultes, châtiments corporels à bannir absolument, quel que soit l'âge de l'enfant, remarques ou punitions cruelles, voire maltraitances caractérisées du genre "totémisation" chez les Éclaireurs, bizuthage, corvées absurdes, etc. Éduquer, c'est appeler à grandir, jamais à régresser !
Perfectionnisme
Une idée fausse de l'éducation laisse entendre que l'enfant, le jeune, est un être imparfait à perfectionner, comme si les adultes étaient précisément des humains parfaits et achevés ! Cela amène à ne voir chez l'enfant que des imperfections, des insuffisances, des défauts à corriger. On oublie alors que pour réussir, il faut d'abord essayer, tâtonner, échouer, recommencer, ou abandonner en attendant de nouvelles aptitudes. Les programmes scolaires sont ainsi souvent "en avance" par rapport au développement normal d'un enfant à l'âge considéré. En montant en épingle le négatif, en enfermant dans l'échec, on "éduque à l'envers", car ce sont les regards positifs, les encouragements qui poussent à se dépasser, à se développer.
Autoritarisme
Pour qu'une décision, une orientation, un choix, soient solides et persévérants, il faut qu'ils soient pleinement acceptés et reconnus comme justes. S'ils sont imposés sans fondements, voire avec le désir plus ou moins lucide de l'adulte d'imposer un pouvoir personnel abusif, l'enfant se soumettra peut-être, fut-ce temporairement, mais l'acte éducatif sera négatif. Éduquer c'est donner les moyens de l'autonomie, les éclairages pour des choix personnels, les guides pour connaître les buts et les bornes des chemins qui s'ouvrent devant l'enfant.
Assujettissement
Il est hélas ! des nuisances éducatives gravissimes, souvent punissables par la loi, qui transforment l'enfant en sujet, voire en esclave, d'un pouvoir adulte abusif ou pervers. On pense aux actes pédophiles, à la prostitution des mineurs, à l'enrôlement d'enfants soldats… Mais il y a des cas plus ordinaires, et plus fréquents, d'abus de pouvoir d'adultes qui, forts de leur position dominante, satisfont leur désir pervers de pouvoir absolu, de domination sans discussion. Soumis à la violence physique ou psychologique, ces enfants sont condamnés à la sournoiserie pour survivre, ou à la violence en retour.
Tant que des individus regarderont les enfants comme des sous-humains à dresser, nous devrons veiller à répéter le simple et juste précepte primum non nocere !
Michel SEYRAT
Cet article a été publié par "AZUR-INFORMATION" de Septembre 2016
UN LIVRE A LIRE
M. Richard WILD, écrivain niçois et bénévole de notre association, a choisi, pour son cinquième roman, de relater les difficultés qu'il a rencontrées dans les années cinquante pour surmonter ses difficultés d'apprentissage. Son roman est intitulé : " Mémoires d'un dyslexique " Il est en vente à l'Association à 13 euro. M. WILD fera don d'une partie des ventes à notre Association. Cliquer sur l'image pour aller vers un site qui fait référence à un livre... à méditer et à diffuser largement... à moins que vous en ayez déjà connaissance !
Vous pouvez consulter le livre blanc des Troubles Dys
Grande Cause Régionale 2017 mais, hélas, pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes seulement. |
Cette ancienne enseignante a publié un livre très intéressant : Les lois naturelles de l'enfant
Voir son interview sur France Inter grâce aux liens ci-dessous |